Les pellicules sont un problème capillaire très répandu qui touche environ une personne sur deux en France. Ces petites squames blanches ou jaunâtres qui apparaissent sur le cuir chevelu peuvent être gênantes et inesthétiques, particulièrement visibles sur les vêtements sombres. Bien que bénignes, elles peuvent impacter notre confiance en soi dans une société où l’apparence tient une place importante. Découvrons ensemble les différentes causes des pellicules et comment les traiter efficacement.
Qu’est-ce que sont exactement les pellicules ?
Les pellicules sont très facilement identifiables : ce sont des petites squames ou cellules mortes blanchâtres ou grisâtres à la surface du cuir chevelu. Elles résultent d’un renouvellement cellulaire accéléré. Alors qu’un cuir chevelu en bonne santé produit des cellules mortes tous les jours (jusqu’à 4 kg par an) sans qu’on s’en aperçoive, ce renouvellement cellulaire s’établit normalement selon un cycle régulier d’environ 28 jours. Dans le cas des pellicules, ce processus est raccourci considérablement, durant entre 5 et 14 jours seulement. Les cellules n’ont alors plus suffisamment de temps pour se détacher les unes des autres et arrivent à la surface du cuir chevelu non plus de façon individualisée mais par paquet, formant ces fameuses pellicules visibles.
Pellicules sèches et pellicules grasses : quelles différences ?
Il existe principalement deux types de pellicules qu’il est important de différencier pour un traitement adapté. Les pellicules sèches sont de petite taille, blanches et volatiles. Elles se détachent facilement et tombent sur les vêtements, notamment au niveau des épaules. Elles sont associées à un cuir chevelu sec où la production de sébum est réduite, altérant la qualité du film hydrolipidique et la fonction protectrice de la barrière cutanée. À l’inverse, les pellicules grasses sont plus épaisses, jaunâtres et ont tendance à coller aux cheveux. Elles sont souvent accompagnées de démangeaisons plus intenses car le cuir chevelu est davantage enflammé.
Des manifestations variées selon les cas
Si les pellicules sont généralement bénignes, elles peuvent parfois s’intensifier et évoluer vers des formes plus sévères. Dans le cas d’une dermite séborrhéique, les pellicules deviennent grasses et jaunâtres, souvent associées à une inflammation (rougeur) et à des démangeaisons du cuir chevelu. Cette forme peut parfois s’étendre au visage. Dans les cas extrêmes, elle peut évoluer vers ce que l’on appelle une « fausse teigne amiantacée », avec des squames épaisses et dures qui peuvent étouffer le cuir chevelu jusqu’à entraîner une chute de cheveux (heureusement réversible).
Qu’est-ce qui cause les pellicules ?
Les causes des pellicules sont multiples et font intervenir plusieurs mécanismes complexes. On considère que 4 facteurs principaux favorisent leur développement :
Le champignon Malassezia : principal coupable
Le rôle du champignon Malassezia globosa est aujourd’hui bien établi dans la formation des pellicules. Ce micro-organisme est naturellement présent sur le cuir chevelu de tout le monde, mais il peut provoquer des pellicules chez certaines personnes lorsqu’il prolifère de façon excessive. Comment ? Ce champignon se nourrit des lipides du sébum et produit de l’acide oléique, qui irrite le cuir chevelu et provoque une accélération du renouvellement cellulaire. Plus l’état pelliculaire est sévère, plus on observe de Malassezia à la surface du cuir chevelu.
La production de sébum : un facteur déterminant
Le sébum joue un rôle essentiel dans l’équilibre du cuir chevelu. Produit par les glandes sébacées, ce film lipidique a normalement un rôle protecteur contre le dessèchement. Cependant, un dérèglement dans sa production peut favoriser l’apparition des pellicules de deux façons : un excès de sébum crée un environnement favorable au développement du champignon Malassezia, tandis qu’un manque de sébum provoque une sécheresse cutanée qui entraîne une desquamation.
La prédisposition génétique
Nous ne sommes pas tous égaux face aux pellicules. Certaines personnes ont une sensibilité particulière à en développer, possiblement liée à une prédisposition génétique à faire une réaction inflammatoire en présence de Malassezia. C’est pourquoi les pellicules ont tendance à se retrouver au sein d’une même famille.
Où se développent les pellicules et comment les reconnaître ?
Les pellicules se développent principalement sur le cuir chevelu, mais dans certains cas, notamment dans la dermite séborrhéique, elles peuvent s’étendre à d’autres zones riches en glandes sébacées comme le visage, les sourcils, les ailes du nez, et parfois même le torse.
Comment identifier les pellicules
Les pellicules sont facilement identifiables à l’œil nu. Elles apparaissent comme des petites squames blanchâtres ou grisâtres à la surface du cuir chevelu. En cas de doute, notamment pour les différencier des lentes (œufs de poux) ou des gaines coulissantes, un dermatologue peut utiliser un dermatoscope, sorte de grosse loupe avec une épiluminescence permettant de grossir au moins 10 fois.
Quand les pellicules deviennent-elles problématiques ?
Si les pellicules sont généralement bénignes, elles peuvent devenir problématiques lorsqu’elles sont accompagnées de démangeaisons intenses, de rougeurs ou d’inflammation du cuir chevelu. Il est également recommandé de consulter un médecin si les pellicules sont sévères ou persistantes malgré l’utilisation de shampooings antipelliculaires, ou si elles sont accompagnées de perte de cheveux.
Quand apparaissent les pellicules ?
Les pellicules apparaissent généralement à l’adolescence, au moment de la puberté, lorsque débute la sécrétion de sébum responsable des « cheveux gras ». C’est pourquoi les enfants en sont généralement exemptés. Si des pellicules sont observées chez un enfant, cela peut être le signe d’une affection sous-jacente comme un psoriasis ou une teigne, nécessitant une consultation médicale rapide.
Des facteurs déclenchants saisonniers
Les pellicules peuvent s’intensifier selon les saisons. En hiver, le froid et l’air sec peuvent aggraver la sécheresse du cuir chevelu et favoriser l’apparition de pellicules sèches. À l’inverse, la chaleur et l’humidité de l’été peuvent stimuler la production de sébum et la prolifération de Malassezia, aggravant les pellicules grasses.
Des variations selon les périodes de vie
La quantité de sébum est variable au cours du temps, notamment selon les sécrétions hormonales. Les hommes semblent plus fréquemment atteints que les femmes, probablement sous l’effet des hormones mâles appelées androgènes. Les changements hormonaux comme ceux qui surviennent pendant la grossesse ou la ménopause peuvent également influencer l’apparition ou l’aggravation des pellicules.
Comment traiter efficacement les pellicules ?
Heureusement, plusieurs solutions existent pour traiter les pellicules. Le traitement dépendra du type de pellicules (sèches ou grasses) et de la sévérité de l’affection.
Les shampooings antipelliculaires : base du traitement
Les shampooings antipelliculaires constituent la première ligne de traitement contre les pellicules. Ils contiennent différents principes actifs dont l’efficacité a été démontrée :
- Le zinc pyrithione : action antifongique contre Malassezia
- La piroctone olamine : action antimicrobienne et anti-inflammatoire
- Le sulfure de sélénium : ralentit le renouvellement cellulaire
- L’acide salicylique : aide à éliminer les cellules mortes
- Le kétoconazole (sur prescription) : puissant antifongique pour les cas sévères
- La cyclopiroxolamine (sur prescription) : autre option pour les cas résistants
L’importance d’un traitement adapté et régulier
Pour être efficace, le traitement antipelliculaire doit être utilisé régulièrement et correctement. Un traitement intensif dit « d’attaque » consiste généralement en 2 à 3 shampooings par semaine pendant 2 à 4 semaines, en respectant un temps de pose de 3 à 5 minutes. Il doit être suivi d’une phase d’entretien avec un shampooing antipelliculaire 1 fois par semaine ou tous les 15 jours, en alternance avec un shampooing doux.
Pourquoi les pellicules sont-elles récidivantes ?
Malgré l’efficacité des traitements antipelliculaires actuels, il n’existe malheureusement pas de traitement curatif définitif contre les pellicules. Les traitements sont suspensifs, c’est-à-dire qu’ils contrôlent les symptômes mais n’éliminent pas définitivement la cause. C’est pourquoi un traitement d’entretien est nécessaire pour prévenir les récidives.
Des facteurs aggravants à surveiller
Plusieurs facteurs peuvent favoriser l’apparition ou l’aggravation des pellicules. Il est important de les identifier pour mieux les contrôler :
- Le stress et la fatigue
- Une alimentation trop riche en sucres raffinés et graisses saturées
- La pollution et certains produits capillaires irritants
- Le manque de soleil (effet bénéfique des UV à faible dose)
- Certaines maladies comme la maladie de Parkinson
- Certains médicaments comme les neuroleptiques
Des soins adaptés pour limiter les récidives
Pour contrôler efficacement les pellicules sur le long terme, il est conseillé d’adopter quelques bonnes pratiques. Tout d’abord, il est important d’éviter l’application de produits irritants sur le cuir chevelu, comme les colorations à base d’ammoniac ou certaines lotions traitantes. Ensuite, il est recommandé de maintenir un shampooing antipelliculaire hebdomadaire même en période d’accalmie. Enfin, en cas de stress ou de fatigue, période propice aux récidives, il peut être utile de reprendre un traitement intensif pendant une à deux semaines.
En conclusion, bien que les pellicules soient un problème capillaire courant et bénin, elles peuvent avoir un impact sur notre qualité de vie et notre confiance en soi. Comprendre leurs causes et savoir comment les traiter efficacement est essentiel pour maintenir un cuir chevelu sain. N’hésitez pas à consulter un dermatologue si vos pellicules persistent malgré un traitement adapté, car il pourra vous proposer une solution personnalisée à votre situation.