Vous avez peut-être déjà remarqué des cheveux sur votre oreiller au réveil, ou encore dans votre brosse ou votre baignoire après la douche. Cette observation quotidienne peut parfois être source d’inquiétude. Est-ce normal ? Combien de cheveux perdons-nous réellement chaque jour ? Dans cet article, nous allons explorer le cycle naturel de la chute des cheveux, comprendre ses causes et vous aider à distinguer une perte normale d’une perte préoccupante.
Le cycle de vie du cheveu : comprendre le processus naturel
Pour bien comprendre la perte de cheveux quotidienne, il est essentiel de connaître le cycle de vie d’un cheveu. Nos cheveux ne poussent pas indéfiniment, ils suivent un cycle précis composé de plusieurs phases.
Le cuir chevelu humain abrite entre 100 000 et 150 000 follicules pileux, chacun produisant un à deux cheveux. Chaque follicule pileux suit son propre cycle indépendant, ce qui explique pourquoi nous perdons des cheveux de façon continue plutôt que tous en même temps.
Les trois phases du cycle capillaire
Le cycle capillaire se compose de trois phases distinctes :
- La phase anagène (croissance) : C’est la période active où le cheveu pousse. Cette phase peut durer de 2 à 6 ans et détermmine la longueur maximale que vos cheveux peuvent atteindre. Environ 85% de nos cheveux sont dans cette phase à tout moment.
- La phase catagène (transition) : Cette phase courte de transition dure seulement quelques semaines. Le follicule pileux se rétracte et la croissance du cheveu s’arrête.
- La phase télogène (repos et chute) : C’est la phase de repos, durant laquelle le cheveu se détache progressivement du follicule avant de tomber naturellement. Cette phase dure environ 2 à 3 mois, et environ 10 à 15% de nos cheveux sont dans cette phase à tout moment.
C’est donc durant la phase télogène que les cheveux tombent, laissant place à de nouveaux cheveux qui commenceront leur cycle de croissance. Cette perte est donc totalement naturelle et nécessaire au renouvellement de notre chevelure.
Qu’est-ce qu’une perte de cheveux normale ?
La question qui préoccupe beaucoup de personnes : combien de cheveux est-il normal de perdre chaque jour ? D’après les données scientifiques et médicales, une perte quotidienne de 50 à 100 cheveux est considérée comme parfaitement normale. Cette chute fait partie du processus naturel de renouvellement capillaire.
Il est important de noter que cette moyenne peut varier considérablement d’une personne à l’autre en fonction de plusieurs facteurs, notamment la génétique, l’âge, le sexe et même la saison. Par exemple, selon les dermatologues, les femmes perdent en moyenne entre 50 et 70 cheveux par jour, tandis que les hommes en perdent généralement entre 40 et 60.
Les variations saisonnières de la chute de cheveux
De nombreuses études ont montré que la perte de cheveux suit également un cycle saisonnier. Il est tout à fait normal de constater une augmentation de la chute des cheveux à certaines périodes de l’année, particulièrement à l’automne. Durant cette saison, la chute peut atteindre jusqu’à 120 cheveux par jour, ce qui provoque souvent des inquiétudes non fondées chez de nombreuses personnes.
Comment évaluer sa perte de cheveux ?
Il peut être difficile d’estimer précisément combien de cheveux vous perdez chaque jour. Cependant, voici quelques signes qui indiquent une perte normale :
- Quelques cheveux sur l’oreiller au réveil
- Des cheveux dans votre brosse après le brossage
- Des cheveux dans la douche après le lavage
- Une répartition uniforme de la perte sur l’ensemble du cuir chevelu
Où commence une perte de cheveux anormale ?
Bien que la perte de 50 à 100 cheveux par jour soit normale, il existe des situations où cette chute devient préoccupante. Une perte excessive de cheveux, dépassant régulièrement ce seuil, peut indiquer un problème sous-jacent qu’il convient d’explorer.
Les signes d’une perte de cheveux excessive
Voici quelques indices qui peuvent suggérer une perte de cheveux anormale :
- Une perte quotidienne dépassant régulièrement les 100 cheveux
- Une perte de cheveux qui s’accélère soudainement
- L’apparition de plaques chauves ou éclaircies sur le cuir chevelu
- Un amincissement visible de la chevelure, notamment au niveau de la raie
- Une chute de cheveux accompagnée d’autres symptômes comme des démangeaisons du cuir chevelu, des rougeurs ou des douleurs
Les différents types d’alopécie
Une perte excessive de cheveux est médicalement désignée sous le terme d’alopécie. Il existe plusieurs types d’alopécie, mais la plus fréquente est l’alopécie androgénétique.
L’alopécie androgénétique touche plus fréquemment les hommes, mais peut également affecter les femmes. Elle se caractérise par une perte progressive des cheveux, tant en nombre qu’en qualité. Les cheveux deviennent progressivement plus fins et moins nombreux. Chez les hommes, cette alopécie peut commencer dès l’âge de 16 ans et évoluer rapidement jusqu’à 40 ans, affectant principalement les golfes temporaux, le front puis la tonsure. Chez les femmes, elle se manifeste plutôt par un éclaircissement diffus sur le sommet du crâne.
Quand faut-il s’inquiéter d’une perte de cheveux ?
La frontière entre une perte normale et une perte préoccupante n’est pas toujours évidente. Voici quelques situations qui devraient vous inciter à consulter un professionnel de santé :
Les cas nécessitant une consultation médicale
Il est recommandé de consulter un médecin ou un dermatologue dans les cas suivants :
- Chute localisée : Si la perte de cheveux se concentre dans une zone spécifique du crâne, formant une plaque bien définie.
- Pelade : Si vous remarquez un ou plusieurs endroits du cuir chevelu complètement lisses et dépourvus de cheveux.
- Signes d’inflammation : Si les zones sans cheveux présentent des rougeurs, des boutons, des démangeaisons ou des sensations de brûlure.
- Lien avec un médicament : Si la chute coïncide avec la prise d’un nouveau médicament.
- Perte massive et soudaine : Si vous perdez une quantité inhabituellement importante de cheveux en peu de temps.
Les situations de perte importante mais non préoccupantes
Certaines situations peuvent engendrer une perte de cheveux importante sans qu’il s’agisse nécessairement d’un problème de santé grave :
- Ménopause : L’amincissement des cheveux et le recul de la ligne d’implantation sont des effets courants de la ménopause.
- Coiffures contraignantes : Les coiffures serrées comme les chignons plaqués ou les tresses peuvent provoquer une chute temporaire.
- Stress et événements traumatisants : Les périodes de stress intense, un deuil ou une maladie peuvent temporairement accélérer la chute des cheveux.
- Post-partum : Après un accouchement, de nombreuses femmes connaissent une phase de perte de cheveux plus importante, qui se normalise généralement dans les mois suivants.
Comment prévenir et traiter la chute de cheveux excessive ?
Si vous êtes préoccupé par votre perte de cheveux, plusieurs approches peuvent vous aider à la réduire et à favoriser une chevelure plus saine.
Les solutions pour limiter la chute des cheveux
Voici quelques conseils pratiques pour prendre soin de vos cheveux et limiter leur chute :
- Adoptez une alimentation équilibrée : Assurez-vous d’inclure des protéines, du fer, du zinc et des vitamines des groupes B, C et E dans votre alimentation. Des carences nutritionnelles peuvent contribuer à la chute des cheveux.
- Évitez les manipulations agressives : Limitez l’utilisation d’outils chauffants (sèche-cheveux, fer à lisser) et optez pour des coiffures qui ne tirent pas sur les racines.
- Choisissez des produits capillaires doux : Privilégiez des shampoings sans sulfates et des soins adaptés à votre type de cheveux.
- Gérez votre stress : Pratiquez des techniques de relaxation comme la méditation, le yoga ou la respiration profonde pour réduire le stress, qui peut contribuer à la chute des cheveux.
- Protégez vos cheveux des agressions extérieures : Portez un chapeau en cas d’exposition prolongée au soleil et rincez vos cheveux à l’eau douce après avoir nagé dans une piscine chlorée ou dans la mer.
Les traitements médicaux disponibles
Pour les cas plus sévères de perte de cheveux, plusieurs traitements médicaux peuvent être envisagés :
- Minoxidil : Disponible sans ordonnance, ce traitement topique peut stimuler la croissance des cheveux et ralentir leur chute. Son efficacité varie selon les individus et son effet cesse généralement à l’arrêt du traitement.
- Finastéride : Ce médicament oral est principalement prescrit aux hommes souffrant d’alopécie androgénétique. Il peut avoir des effets secondaires, notamment sur la libido.
- Injections de PRP (Plasma Riche en Plaquettes) : Cette technique consiste à injecter dans le cuir chevelu un concentré de plaquettes prélevées dans le sang du patient. Selon les études, cette méthode montre des résultats prometteurs avec une efficacité ressentie très positive, nécessitant 3 séances la première année puis 2 séances par an en entretien.
- Mésothérapie capillaire : Cette technique consiste à injecter des vitamines, des minéraux et d’autres nutriments directement dans le cuir chevelu pour stimuler la croissance des cheveux.
Pourquoi la perte de cheveux varie-t-elle selon les individus ?
La quantité de cheveux que nous perdons quotidiennement et notre susceptibilité à une perte excessive varient considérablement d’une personne à l’autre. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ces différences.
Les facteurs génétiques et hormonaux
La génétique joue un rôle prépondérant dans la santé de nos cheveux. Si vos parents ou grands-parents ont souffert d’une perte de cheveux précoce, vous pourriez avoir une prédisposition génétique similaire. Les facteurs héréditaires influencent notamment la sensibilité des follicules pileux aux hormones androgènes comme la dihydrotestostérone (DHT), principale responsable de l’alopécie androgénétique.
Les hormones ont également un impact significatif sur le cycle capillaire. Les fluctuations hormonales liées à la grossesse, à l’accouchement, à la ménopause ou à certaines maladies endocriniennes comme les troubles thyroïdiens peuvent provoquer des changements dans la croissance et la chute des cheveux.
L’impact du mode de vie et de l’environnement
Au-delà des facteurs génétiques et hormonaux, notre mode de vie et notre environnement influencent également la santé de notre chevelure :
- Alimentation : Une alimentation déséquilibrée ou des régimes trop restrictifs peuvent priver l’organisme des nutriments essentiels à la croissance des cheveux.
- Stress chronique : Le stress prolongé peut perturber le cycle capillaire et provoquer une chute accélérée des cheveux.
- Pollution et rayons UV : L’exposition à la pollution atmosphérique et aux rayons ultraviolets peut endommager les cheveux et affaiblir les follicules pileux.
- Traitements capillaires : Les colorations, les défrisages et autres traitements chimiques peuvent fragiliser les cheveux et favoriser leur chute.
- Médicaments : Certains médicaments, comme les chimiothérapies, les anticoagulants ou certains antidépresseurs, peuvent avoir pour effet secondaire une chute de cheveux.
En conclusion, perdre entre 50 et 100 cheveux par jour est un phénomène tout à fait normal qui s’inscrit dans le cycle naturel de renouvellement de notre chevelure. Cette perte peut varier selon les saisons, atteignant parfois jusqu’à 120 cheveux par jour en automne. Cependant, une chute plus importante, soudaine ou localisée peut signaler un problème sous-jacent nécessitant une consultation médicale. En prenant soin de votre alimentation, en adoptant des habitudes capillaires douces et en gérant votre stress, vous pouvez contribuer à maintenir une chevelure saine et limiter la perte excessive de cheveux. N’oubliez pas que de nombreuses solutions existent pour traiter l’alopécie, allant des remèdes naturels aux traitements médicaux avancés comme le PRP ou la mésothérapie capillaire.